Le Bushido

 

Les textes ci dessous ont été rédigés par Gilles De Monte auteur du site "Terres Mythiques". Avec l'aimable autorisation de son auteur.

    Bu - martial - shi - guerrier - do -la voie-

 
"Bushido signifie la volonté déterminée de mourir.
Quand tu te retrouveras au carrefour des voies
et que tu devras choisir la route, n'hésite pas :
choisis la voie de la mort.
Ne pose pour cela aucune raison particulière
et que ton esprit soit ferme et prêt.
Quelqu'un pourra dire que si tu meurs
sans avoir atteint aucun objectif,
ta mort n'aura pas de sens :
ce sera comme la mort d'un chien.
Mais quand tu te trouves au carrefour,
tu ne dois pas penser a atteindre un objectif :
ce n'est pas le moment de faire des plans.
Tous préfèrent la vie à la mort et si nous nous raisonnons
ou si nous faisons des projets nous choisirons la route de la vie.
Mais si tu manques le but et si tu restes en vie,
en réalité tu seras un couard.
Ceci est une considération importante.
Si tu meurs sans atteindre un objectif,
ta mort pourra être la mort d'un chien,
la mort de la folie,
mais il n'y aura aucune tache sur ton honneur.
Dans le Bushido , l'honneur vient en premier.
Par conséquent, que l'idée de la mort soit imprimée dans ton esprit
chaque matin et chaque soir.
Quand ta détermination de mourir en quelque moment que ce soit
aura trouvé une demeure stable dans ton âme,
tu auras atteint le sommet de l'instruction du bushido"
   Qu'est ce que le Bushido ? 
C'est le respect d'un certain stoïcisme, du mépris du danger et de la mort, d'honneur, de courage, de fidélité absolue à la parole donnée; une philosophie qui s'adresse avant tout au gentilhomme, au Bushi. Au bouddhisme, le guerrier puise un sens de sereine confiance dans le destin, un esprit de soumission à l'inévitable. L'acceptation stoïque du danger et de ses conséquences, le dédain de la vie. Au shintoïsme, le Bushi puise les notions de loyauté envers le supérieur, de vénération des ancêtres, de piété filiale, de passivité et de patriotisme. Clef de voûte de cette mentalité, la rectitude, la justice ou Giri est la vertu la plus importante : c'est le devoir pur et simple. La deuxième vertu est le courage ou la disposition à accomplir ce qui est juste. Vivre lorsqu'il est juste de vivre et mourir lorsqu'il est juste de mourir. Le nasake ou bienveillance, vient ensuite. C'est la magnanimité, la pitié, la sympathie, le tout cultivé par la poésie et la musique.Oser vivre quand la vie est plus pénible que la mort, apprendre à ne point se plaindre, malgré les plaintes de l'âme et les souffrances du corps voilà l'ascèse de celui qui suit le bushido.
Quelques règles de vie :
Matsu Tsuko

Le serment du samuraï
"Je n'ai pas de parents, je fais des cieux et de la terre mes parents.
Je n'ai pas de demeure, je fais de Tan t'ien ma demeure.
Je n'ai pas de pouvoir divin, je fais de mon honnêteté mon pouvoir divin.
Je n'ai pas de fortune, je fais de ma docilité ma richesse.
Je n'ai pas de pouvoir magique, je fais de ma personnalité mon pouvoir magique.
Je n'ai ni de vie ni de mort, ma vie et ma mort ne font qu'un.
Je n'ai pas de corps, je fais de mon stoïcisme mon corps.
Je n'ai pas de Yeux, je fais du flash de l'éclair mes yeux.
Je n'ai pas d'oreilles, je fais de ma sensibilité mes oreilles.
Je n'ai pas de membres, je fais de ma promptitude mes membres.
Je n'ai pas de lois, je fais de mon autodéfense ma loi.
Je n'ai pas de stratégie, je fais du droit de tuer celui de protéger ma stratégie.
Je n'ai pas de dessein, je fais de la saisie instinctive de l'opportunité mon dessein.
Je n'ai fais pas de miracle, je fais du respect de la loi mon miracle.
Je n'ai pas de principes, je fais de mon adaptation en toutes circonstances mon principe.
Je n'ai pas de tactique, je fais de la vacuité et de la plénitude ma tactique.
Je n'ai pas de talents, je fais de mon esprit prêt à réagir mon talent.
Je n'ai pas d'amis, je fais de mon esprit mon ami.
Je n'ai pas d'ennemis, je fais de l'imprudence mon esprit.
Je n'ai pas d'armure, je fais de ma bienveillance mon armure.
Je n'ai pas de château, je fais de mon esprit inébranlable mon château.

Je n'ai pas d'épée, je fais de mon non-être mon épée."

  Les traditions du Bushi

  Bushi est un terme général qui décrit la classe des guerriers. Les samuraï furent seulement un rang parmi les bushi et était le plus haut rang de tous. L'ignorance occidentale bâtisa tous les guerriers de samuraï alors que le terme de Bushi est techniquement le plus correcte.
Le terme "Samurai" fait référence originalement aux servants qui attendaient d'être anoblis. Bien plus tard quand l'acception du terme s'étendit pour inclure un certain type de guerrier, la connatation de service ne fut pas complètement abolie. Les rangs ou niveaux d'un bushi dépendaient de son statut social, ce mérite martial et cette position dépendait des faveurs du Shogun. Cependant aucun classe à travers le japon n'a de monopole particulier sur Yamato-damashi. Aucune portion de la société en général n'était aussi débordant d'orgueil que la classe des guerriers. C'étaient les bushi. Ils naissaient bushi, mais ceux qui n'étaient pas versés dans les arts du combat ne recevaient pas le titre. Au IXème siècle, un véritable soldat professionnel émergea. Il fit de l'Arme et des combats à mains nues une condition de survie dans la société. Ce ne fut qu'une centaine d'années plus tard que la profession militaire devint un privilège héréditaire. Les pères dispensaient leur connaissance du combat et leurs habilités à leurs fils qui commencaient très jeunes leur carrière de guerrier. Leur entraînement incluait l'escrime, l'archerie, le yawara, l'équitation, l'utilisation de la lance, la tactique, la calligraphie, l'étique, la littérature et l'histoire. Bushido est un système de codes et de traditions suivit par la classe guerrière. Le code insiste particulièrement sur la justice, le courage, la bienveillance, la politesse, la sincérité, l'honneur, le loyauté et le self-contrôle.
La justice ou la rectitude, est le précept le plus incontestable de tout le code du Bushi. Rien n'est plus repoussant à un Bushi que de traiter en secret et d'agir par traitrise. Ainsi disaient-ils : " La rectitude est le pouvoir de décider sur une certaine ligne de conduite en accord avec la raison, sans  vaciller ... de mourir quand il est juste de mourrir, de frapper quand il est juste de frapper". D'autres parlaient en ces termes : " La Rectitude est la colonne vertébrale qui donnent fermeté et stature. Sans cela la tête ne pourrait pas rester sur la colonne vertébrale, ni nos mains bougaient, ni nos pieds nous supporter, sans cela, la rectitude ne serait ni un talent ni une connaissance qui pourrait faire d'un homme un Samurai. Avec cela, un manque d'accomplissement c'est comme le vide".
Le courage est une vertu si seulement il y a droiture. La mort pour une cause indigne c'est la mort d'un chien. Le jeune bushi était continuellement exercé et endoctriné sur le courage. Aussi, ils étaient souvent conduitssur les places d'éxécution, dans les cimetières et les maisons réputées hantées. Ce système qui aider au "contrôle des nerfs" était le seul valide et valable pour donner aux samouraï leurs nerfs d'acier. La bienveillance est conçu comme un trait féminin. Elle fait partie intégrante de la nature et contrebalancait la rectitude et la justice sévère, deux traits qui eux, sont masculins. La bienveillance inclue l'amour, l'affection pour les autres, la sympathie et la noblesse des sentiments. C'étaient les plus hauts attributs de l'âme. La politesse une une pauvre vertu si elle est suivie dans la peur de manquer de bon goût. Les bonnes manières font parties du style de vie des japonnais. L'étiquette est une part importante de la vie en société. S'incliner, marcher, attendre, se tenir à table  et servir le thé  furent développés jusqu'à devenir des cérémonies rituelles. L'étiquette harmonisée l'être dans sa totalité avec lui-même  et son environnement et exprimait une maitrise de l'esprit au travers dela chaire.
L'élégance réprésentait l'"économie de la force" et prodiguait  un réservoir de force. Les fines manières signifiaient la puissance au repos. La cérémonie du thé dirigeait les pensées d'une personne à travers le monde, c'était une méthode achevée, une discipline de l'âme. La politesse est suscitée par l'interêt de la sensibilité des autres. En tant que tel, le guerrier pouvait rejoindre ceux qui pleuraient; et se rejouir avec ceux qui se réjouissent. Le mensonge selon le Bushido était considéré comme de la lâcheté, c'était déshonorable. L'honnêteté était très importante pour le bushi. Elle était une extension de la vision du courage que le bushi avait, aussi s'efforçait-il de rester honnête dans toutes les situations.

Une vive conscience de la valeur de la dignité personnelle était l'honneur. L'honneur était quelque fois transmis par des termes comme "na" (nom) "men-moku" et "guai-bun". Toute infraction à l'honneur d'un samuraï était ressentie et appelée "ren-shi-shin" (un sens de la honte). La désobéissance au code ou à un supérieur  produisait un sentiment de culpabilité et de honte. Selon un légende samuraï "Le déhonneur est comme une cicatrice sur un tronc d'arbre, qui, avec le temps, au lieu de s'effacer, s'élargie".

Le Seppuku
Aussi appelé hara-kiri, le seppuku est le suicide rituel pratiqué par les samouraï. Ces derniers considéraient le seppuku comme un privilège de caste. Tandis que Hara-kiri est une forme de seppuku réservée aux petites gens suffisamment courageuses et de basses classes. Systématiquement, le samouraï doit demander l'autorisation à son seigneur pour le faire. De nombreuses raisons peuvent pousser un samouraï à cela. L'une d'elle, poignante, mais bien réelle, consistait à pratiquer le seppuku lorsque, ne pouvant déroger au devoir de loyauté envers son seigneur et ne pouvant se permettre de faire des remontrances à cause d'un comportement irresponsable de ce dernier, le samuraï se donnait la mort en signe de protestation, une forme de gage d'absolue loyauté et de don de soi ultime nommé Kanshi(évidemment, ici, l'autorisation n'est pas demandée). Lorsque ce type de seppuku était pratiqué par un fidèle et vieux samouraï du clan, cela avait des répercutions particulièrement efficaces chez le seigneur, mais quelque soit le personnage, le kanshi reste très bien vu. Le seppuku est donc un moyen honorable d'échapper à une perte d'honneur ou de crédibilité trop insoutenable face au giri (Devoir), il reste un bon moyen de sauver la face et de quitter ce monde avec un honneur restauré. Les conflits existentiels qui poussaient les samouraï au seppuku consistaient souvent en l'obligation de commettre une action amenant une honte insupportable, alors que ne pas la commettre serait déshonorant et un refus patent de soumission. Chercher à échapper à une mort déshonorante ou à la capture sur un champs de bataille peut prendre cette forme (dans ce cas, la cérémonie est des plus courte). Les samouraï coupables de méfaits étaient généralement conviés à se faire seppuku. Quant au Funshi, c'est un type de seppuku pratiqué par les samouraï qui ne peuvent assouvir leur besoin de vengeance du fait qu'ils ne peuvent atteindre physiquement leur ennemi. Ce dernier se fait en public. Suite au Funshi, lorsque la famille du samouraï fait une demande de Katakuichi contre cet adversaire, il est rare que la vendetta soit refusée par les autorités. Il existe aussi le Junshi, qui est un suicide que tous les samouraï de la maisonnée s'infligent lorsque leur grand seigneur meurt. Ils préfèrent suivre leur maître plutôt que de lui survivre. Les dames samouraï par contre pratiquaient le Jigaï, une variante du seppuku qui différait dans la forme de la cérémonie, puisqu'elles se nouaient les chevilles pour garder une posture élégante même dans la mort et se tranchaient la gorge par la suite au lieu du ventre. Alors que les hommes, après s'être recueillis, utilisaient une dague ou une épée courte et pratiquaient les trois incisions. Ces dernières commencent au niveau de l'estomac jusqu'au foie, vers le haut et enfin en diagonale vers le coeur. Un second tranchait la tête du samouraï pour éviter toute manifestation intempestive et déshonorante de douleur ...

Kirisutegomen
Tuer et s'en aller ! Voilà succinctement exposée cette coutume qui était dévolue une fois encore au samouraï. Ce dernier avait le droit de tuer un heïmin ou un eta (intouchable) si ce dernier présentait un comportement inapproprié, une attitude incorrecte ou "commettait" une action que le samouraï estimait répréhensible (un air bourru par exemple). De fait, la chose reste très relative. Mais les lois du clan dominant où se trouve le samouraï peuvent l'en empêcher (rarissime) ou relativiser les choses en faisant juger l'heïmin ou l'eta fautif. Évidemment, toute personne à le droit de se défendre, ce qui veut dire que si jamais un samouraï, suite à un kirisutegomen se fait battre par un heïmin ou un eta, la honte sera difficilement supportable (s'il est encore vivant). Cela veut dire aussi que, même si l'heïmin ou l'eta se fait convoquer par les autorités locales pour enquête, il ne sera pas inquiété outre mesure parce que ce samouraï n'était finalement pas digne de porter son titre. Cependant, si un climat de révolte couve et si les samouraï estiment que c'est un affront fait à la caste des samouraï toute entière, il se peut qu'ils condamnent l'heïmin (généralement une condamnation à cette époque était presque toujours un arrêt de mort). Mais ils ne peuvent ignorer les règles du katakuichi n'acceptant comme vengeur que les personnes de rang inférieur ou égal au statut du mort. Et puis qui sait, l'heïmin est peut être plus fort que l'on croit !? Bref, les conséquences dépendent des forces en présence et de l'atmosphère sociale toute entière.